Objets rituels

Miroir (Darpana ou Adarsha/Mélong)

Le miroir symbolise la nature primordiale de l’esprit, soulignant sa capacité de manifester toutes choses, ce qui apparait restant dépourvu de nature propre, tout comme une image dans un miroir, visible mais immatérielle, union de la forme et de la vacuité.

Il représente aussi la faculté que l’esprit a de voir clairement, autrement dit, de réaliser ce qu’il est véritablement sans être gêné par le voile de l’ignorance ni par la ternissure des perturbations internes.

Le « miroir de divination » ou « miroir magique » représente la capacité de connaître l’avenir par la vision du karma des individus. Pour cette raison, il est un des ornements du costume de cérémonie des oracles et sert d’attribut à certains protecteurs.

Vajra ou Dorjé

Le Vajra est sans doute le symbole plus important du bouddhisme tibétain, dans lequel il est omniprésent. Le terme signifie « diamant » et désigne la nature indestructible de l’esprit-en-soi, de l’éveil, qui est à la fois impérissable et indivisible. Le petit sceptre sous la forme duquel il se présente, semble être, à l’origine, le foudre-diamant du dieu Indra (l’équivalent hindou du dieu Zeus ou du dieu Jupiter romain), marque de royauté et de puissance. 

Lorsqu’il est associé la cloche, le vajra symbolise les moyens habiles et la compassion, tandis que la cloche représente la connaissance et la vacuité. Les tenir ensemble, dénote l’unité de la connaissance et des moyens. Pris séparément, il possède chacun un symbolisme complet. 

Le Vajra peut avoir 5 ou 9 branches, et le symbolisme de ses composants représente :

Les cinq branches supérieures représentent les cinq sagesses, cinq facettes du diamant qu’est l’esprit éveillé : 

  • La sagesse semblable au miroir, qui signifie que l’esprit éveillé, tout comme un miroir parfaitement poli, reflète nettement toute chose, possède la capacité de tout connaître, sans aucune confusion ;
  • La sagesse de l’égalité, qui reconnaît que tous les phénomènes du samsara (le monde ordinaire) et du nirvana (les champs purs ou paradis des bouddhas) sont d’une nature égale en ce sens qu’ils sont d’une essence unique : la vacuité ;
  • La sagesse de la distinction, qui dénote que l’esprit éveillé perçoit non seulement la vacuité de tous les phénomènes (ce qu’opère la sagesse de l’égalité), mais aussi, dans une simultanéité sans confusion, tous les phénomènes tels qu’ils se manifestent ;
  • La sagesse accomplissante, qui permet aux bouddhas de créer des champs purs et des émanations œuvrant pour le bien des êtres ;
  • La sagesse de l’espace universel (dharmadatou), qui signifie que tous les phénomènes, au-delà de tout concept et de toute dualité, demeurent dans la connaissance pure de l’esprit.

En même temps que les cinq sagesses, ces cinq branches supérieures symbolisent les cinq vainqueurs ou cinq principaux bouddhas masculins sur un plan mystique : Vairochana, Akshobya, Ratnasambhava, Amitabha, Amoghasiddhi. 

Les cinq branches inférieures symbolistes les cinq bouddhas féminins parèdres des cinq vainqueurs.

Prise comme un tout, les 10 branches symbolisent aussi les 10 paramitas (don, éthique, patience, diligence, concentration, connaissance, moyen habile, souhaits, force, conscience primordiale) ou encore les dix terres de bodhisattva.

Vase (Kalasha/Boumpa)

Dans la tradition hindoue, le vase contient l’eau primordiale portée par Brahma le créateur. Dans le bouddhisme, il renferme l’ambroisie (amrita/dutsi) c’est-à-dire l’élixir d’immortalité, qui procure la longue vie. Dans ce cas, il est appelé tseboum, « vase de vie ». C’est plus particulièrement, l’attribut du Bouddha Amitayus. Il peut aussi renfermer d’une manière générale la richesse et la prospérité et plus encore l’abondance de biens spirituels : les accomplissements.

Tandis que le « kalasha » n’a pas de bec, un autre vase, plus proche de l’aiguière, muni d’un bec est à la fois un attribut de certaines divinités et un instrument liturgique. Il est surmonté d’un bouquet de plumes de paon, dont les yeux symbolisent les cinq sagesses. Théoriquement, le vase ne devrait être remplies qu’au deux tiers, le liquide représentant la fois le corps de gloire, et le corps d’émanation, tandis que le tiers laissé vide représente le corps absolu. 

Lors de rituels élaborés, sont généralement posés sur l’autel deux de ses vases. Le premier « vase principal » (tsoboum), contient dans son eau le mandala des divinités dont la pratique est accomplie. Le ruban de la couleur correspondant à la famille de la divinité est noué autour de son col. Le second, « vase de l’activité » (léboum), portant un ruban vert, est utilisé pour asperger, signe de purification, lorsque le rituel le requiert.

Calotte crânienne (Kapala/Theupa)

Le kapala est une coupe faite d’une calotte crânienne humaine. Rempli symboliquement de sang ou de chair dont se nourrit la divinité qui la tient, il symbolise la mort de l’égo, l’élimination des ennemis du dharma, ou bien la fin du samsara, aboli par la sagesse, la connaissance primordiale.

Tenu par une divinité féminine, il peut représenter aussi la félicité qu’elle nous offre. C’est également un objet rituel utilisés lors des initiations et de certaines cérémonies.

Le kapala, le couperet et le khatvanga forment une triade d’attributs caractéristiques des dakinis de sagesse :

  • Le kapala tenu dans leur main gauche représentent les moyens et la félicité ;
  • Le couperet brandi par la main droite symbolise la connaissance (il coupe l’ignorance et les concepts) ; 
  • Le khatvanga appuyé sur l’épaule gauche symbolise la présence de la divinité masculine et rappelle l’union des moyens et de la connaissance.

Vajrayogini fournit l’illustration de cette disposition.

Dague (Kila/Pourpou)

La dague, ou poignard, à trois tranchants a pour fonction de soumettre les ennemis du dharma et d’empêcher les forces démoniaques d’accomplir le mal. Elle est aussi le « clou » qui détruit la saisie dualiste.

Son symbolisme détaillé englobe notamment dans la poignée, la structure de l’univers, depuis les trois sphères jusqu’au monde des bouddhas :

  • La lame triangulaire : symbolise le Mont Mérou, dont la pointe appuie sur les enfers ; Ses trois tranchants représentent la victoire sur les trois poisons (désir, haine, ignorance) ou sur les trois temps (passé, présent, avenir)
  • Le nœud à la base de la poignée : la sphère du désir ;
  • Le bas de la poignée à six faces : la sphère de la forme ;
  • Le haut : la sphère de la non-forme ;
  • Le nœud au sommet : le monde des bouddhas ;
  • La tête de makara : l’activité violente ;
  • Les trois visages au sommet : les trois corps de l’éveil ou la victoire sur les trois poisons ;
  • Les neuf yeux : les neuf véhicules (dans la tradition ancienne) ;
  • Le Vajra : les cinq sagesses.

Le kila est l’attribut principal de la divinité irritée Vajrakilaya, mais on le trouve aussi dans les mains de nombreuses autres divinités. Il sert également dans différents rituels, notamment de purification du sol avant de construire un monastère, ou encore pour établir un cercle de protection autour d’un mandala.

Lampes à beurre

La lumière de la flamme d’une lampe à beurre symbolise la sagesse de l'esprit éveillé, dissipant les ténèbres de l'illusion et les obscurcissements mentaux.

Les lampes à beurre sont utilisées dans presque tous les temples, foyers et autels tibétains et sont utilisées avec du beurre de ghee. Les lampes sont habituellement fabriquées en argent, laiton, cuivre ou métal blanc.

La lampe doit être complètement nettoyée et la mèche doit être préparée soigneusement afin qu'elle ne soit ni trop courte, ni trop longue, ni trop épaisse ni trop fine. La partie inférieure de la mèche devrait être plus épaisse que la partie supérieure. L'huile doit être versée dans la lampe très lentement de sorte que celle-ci ne déborde pas. La quantité d'huile versée doit être suffisante et identique dans chaque lampe.

Pourquoi utiliser des lampes a beurre?

Dans la tradition bouddhique Vajrayana, nous accumulons des mérites afin de créer des circonstances positives à court terme telles que la santé, la richesse, la convivialité et plus profondément, pour révéler notre sagesse immanente. De toutes les méthodes pour accumuler du mérite par la générosité, faire des offrandes de lumière via les lampes à beurre est l'un des meilleurs, juste après la pratique de l'offrande de la fête.

Dans la tradition bouddhiste, la lumière symbolise la clarté de la sagesse. Offrir des lumières crée l'harmonie et génère du mérite tout en favorisant le succès, la prospérité, la longévité et la paix dans le monde, en aidant à éviter les obstacles, à apaiser les bouleversements des cinq éléments et à guérir la maladie. Lorsqu'elles sont offertes au nom d’un défunt, des prières sont également récitées pour sa libération dans le Bardo et sa renaissance dans une terre pure. Les pratiquants n'offrent pas les lampes pour les êtres illuminés car ces derniers ont réalisé leur nature lumineuse. Au contraire, l'offre de lumière est un moyen de dissiper les ténèbres de notre propre ignorance, donnant naissance à la clarté et à la sagesse. Les gens font cette offrande avec le souhait que leur lumière illumine les royaumes inférieurs et le bardo, apaisant le tourment des êtres qui souffrent dans les ténèbres. Les gens aspirent aussi à ce que tous les êtres développent une plus grande clarté mentale afin de découvrir les causes du bonheur durable dans les actions vertueuses du corps, de la parole et de l'esprit. Finalement, nous les offrons pour que la lumière intérieure de la grande connaissance apparaisse dans l'esprit de tous les êtres et enlève les ténèbres de l'ignorance et les obscurcissements intellectuels.

Traditionnellement, les Lampes à beurre sont également allumées et leurs lumières offertes comme une dédicace aux morts afin de les guider à travers le bardo par la lumière de la sagesse. Nous pouvons aussi prier pour que tous les êtres des six royaumes soient guidés, enlevant leurs obscurations afin qu'ils puissent s'éveiller à leur véritable nature de sagesse. Avec une foi et une dévotion authentiques, visualisez qu'avec vos offrandes, d'innombrables déesses de l'offrande offrent une lumière incommensurable à tous les êtres illuminés.

NOS LAMPES A BEURRE

Toutes nos lampes à beurre proviennent du Népal.

Nous offrons une grande variété de lampes à beurre pour de multiples usages, de tailles et de prix accessibles au plus grand nombre.

Les lampes à beurre sont importantes dans la religion bouddhiste. La plupart de nos lampes à beurre de « qualité monastère » sont en cuivre massif et magnifiquement sculptées. D’autres lampes, plus simples sont destinées à un usage personnel et quotidien. Les lampes à beurre sont fabriquées selon des normes rituelles monastiques et sont généralement composées d'argent, de laiton, de cuivre ou d'un mélange de ces métaux.

Conseils

Textes rituels

Ces conseils sont tirés de l’excellent fascicule «Preliminary practice of Altar set-up & water bowl offerings» de Lama Zopa Rinpoché (Voir sur amazon).

Les livres du Dharma contiennent les enseignements du Bouddha.

Ils ont le pouvoir protéger contre la renaissance inférieure et montrer le chemin de la libération. Donc, ils devraient donc être traités avec respect - tenus à l'écart du sol et des lieux là où les gens s'assoient ou marchent. Ils devraient être couverts ou protégé pour le transport et conservés dans un endroit élevé et propre séparé de plus de matériaux mondains. 

Les autres objets mondains ne doivent pas être placés au-dessus de Livres et matériaux du Dharma. Léchage des doigts pour tourner les pages est considéré mauvaise forme ainsi que le karma négatif. S'il est nécessaire de disposer des écrits Dharma, ils devraient être brûlés plutôt que jetés dans la poubelle. En brûlant les textes du Dharma, il est enseigné de réciter d'abord une prière ou mantra, comme OM, AH, HUM. Ensuite, vous pouvez visualiser les lettres des textes (à brûler) absorbant dans l'AH et l'AH absorbant en vous, transmettant leur sagesse à votre flux de pensée. Après cela, comme vous continuez à réciter OM, AH, HUM, vous pouvez brûler les textes.

Lama Zopa Rinpoché recommande que des photos ou des images de Saints, de divinités ou autres objets sacrés ne soient pas brûlés. Au lieu de cela, ils devraient être placés avec respect dans un stupa, un arbre ou un autre endroit propre et élevé. Il a été suggéré de les mettre dans une petite structure comme une maison d'oiseaux et ensuite sceller la maison. De cette façon, les images saintes ne finissent pas sur le sol.

Objets rituels

Un objet rituel, comme tout instrument de pratique religieuse, se doit d’être respecté avec circonspection. Nous vous rappelons ici quelques règles éthiques:

Les objets rituels sont des objets de pratique qui ont le pouvoir de nous protéger et de nous aider sur le chemin de la Libération. Ils devraient donc être traités avec respect c’est-à-dire tenus à l'écart du sol et des lieux là où les gens s'assoient ou marchent ou des endroits souillés. 

Hors des moments rituels, les objets devraient être protégés dans un étui adéquat pour le repos et/ou le transport et ne pas être mélangés, par exemple, avec du matériel/des objets sales ou souillés. 

Les objets rituels ne sont pas des objets de décoration. Acquérir un objet rituel, sous-tend qu’on souhaite l’utiliser pour sa pratique et il faut donc lui consacrer un endroit privilégié où il restera en dehors des moments de pratiques. 

Si vous ne souhaitez plus conserver votre objet rituel, ne le jetez surtout pas ! Veuillez contacter le centre bouddhiste le plus proche et faites-en une donation. Ce faisant, cet objet vous fera bénéficier de mérites jusqu’au terme de votre relation.

Ceci constitue quelques règles non-exhaustives de l’éthique bouddhique que vous êtes libres de respecter ou pas.